En 1574, Jean de la Porte est propriétaire du château de la Meilleraye. N'ayant pas de descendant, c'est son neveu Charles de la Porte II qui hérite du château. Charles II est le petit cousin du cardinal de Richelieu, évêque de Luçon. Sous la pression du cardinal, Charles II le protestant se converti au catholicisme. Il obtient alors en 1632 la lieutenance, puis la gouvernance de la Bretagne en 1643. En 1663, le fief de Charles II est érigé en duché-pairie par Louis XIV, c'est-à-dire en duché appartenant à des pairs dévolus à la Couronne.
En 1645, Charles II entreprend la construction d'une chaussée de 19 pieds sur le Thouet pour donner naissance à une forge à fer située idéalement à proximité de la forêt d'Autun pour son charbon de bois et de La Ferrière pour ses roches ferreuses. En 1660, la chaussée est rehaussée jusqu'à 7 m, la puissance de la forge passe à 200 chevaux avec une retenue d'eau qui s'étale sur 1,8 km. Pour répondre aux besoins de la forge, il faut exploiter annuellement 1540 ha de forêt soit plus de 20 000 stères de bois pour la fabrication du charbon. Suivant les périodes, la forge emploie de 80 à 120 personnes réparties ainsi: 30 mineurs, 25 bûcherons et charbonniers, 30 muletiers, 15 forgerons marteleurs et 1 maître de forge. Cependant, chaque année, le manque de bois fait que la forge ne fonctionne que 3 ou 4 mois par an; la production de fonte, de la fin du XVIIè au début du XIXè siècle, est comprise entre 80 et 120 tonnes par an.
Quant à la forge d'affinerie, elle est composée de 3 bas foyers surmontés chacun d'une grande cheminée et alimentés en air par 2 soufflets actionnés par une roue hydraulique dont le débit du Thouet n'autorise un fonctionnement que de 8 à 9 mois l'an. La production de fer, de 50 à 80 tonnes, est utilisée dans la confection d'outils agricoles, de socs de charrue, de bandes de fer, de clous...
A la fin du XVIIè siècle, un premier logement de maître de forge est construit, puis un second vers 1770. En 1776, le Comte d'Artois devient propriétaire. En 1792, la Révolution passant par là, la forge devient bien national. Elle est réquisitionnée pour les guerres de Vendée afin de fournir entre autre, des boulets pour les troupes de Parthenay et Bressuire. En 1803, Clément Médard Arthuys de Villement achète la forge pour la revendre en 1818 à César Auguste Brière de Montaudin. Vers 1820, une soufflerie à piston remplace les soufflets en bois; la forge se modernise. Dans un même temps, des logements sont construits pour les 80 ouvriers qui y travaillent. En 1844, la forge est à nouveau vendue et va fonctionner jusqu'en 1846. C'est pendant cette période que sont fabriqués les bancs de l'église, seuls témoins à La Peyratte de cette activité.
En 1860, M. Supervielle installe un moulin à blé qui va fonctionner jusqu'en 1920, puis le moulin est racheté par la municipalité de La Peyratte. En 1942, un industriel de Limoges le réhabilite pour ouvrir un restaurant, devenu depuis quelques années un restaurant gastronomique réputé dans toute la région
Documentation : Ce texte est élaboré ou reproduit (description) d’après un texte du service de l’inventaire de la région Poitou- Région Poitou-Charentes inventaire général du patrimoine culturel